La surdité chez le Dogue Argentin
La surdité héréditaire
Origine de la surdité héréditaire
Le dogue argentin, avec d’autres races dont le fond de robe est blanc connait un pourcentage significatif de surdité héréditaire par insuffisance de pigment au niveau de certaines cellules de l’oreille interne. Un chien sourd bilatéral (Sb, donc sourd des deux oreilles) est un handicapé majeur imposant un mode de vie très contraignant, notamment pour les mâles. Un chiot SB peut et doit être reconnu à l’élevage. Un chien EU (entendant unilatéral, donc sourd d’une oreille), passe pour un observateur moyen, cette surdité passe inaperçue car le chien mène une vie tout à fait normal, un très léger retard à la localisation de certains bruits pouvant parfois être noté.
L’origine de cette surdité est à rapporter à la sélection excessive sur le manteau blanc qui fait naître à peu près 5% de chiots SB (sourd bilatéral), chez le dalmatien, candidats à l’euthanasie. C’est inacceptable. Le manteau blanc est déterminé par le gène spéculatif (pas encore identifié chimiquement) SW, S comme « self » =totalement et W comme « white » = blanc, nommé en français gène de la « panachure envahissante ». L’adjectif « envahissant » est tout à fait parlant car ce gène sort, si on peut dire, du rôle qu’on attendait de lui : il ne se limite pas à déterminer le manteau mais étend son action au niveau de l’oreille interne.
Depuis 1991, les travaux du Docteur Stain de l’université de Bâton Rouge en Louisiane montrent, par l’étude statistique conjointe des pedigrees et des résultats des potentiels évoqués Auditifs (PEA) sur de grands effectifs que la surdité est directement liée à la capacité du gène SW à s’exprimer en fonction de l’influence, facilitatrice ou inhibitrice, qu’auraient sur lui probablement plusieurs autres gènes (polygènes).
Sélection et surdité :
Il n’est pas nécessaire de connaitre la localisation des gènes responsables pour les éliminer. Il faut garder présent à l’esprit que la recherche des gènes responsables, du fait de la complexité du déterminisme présumé polygénique, ne portera probablement pas ses fruits à court terme. En témoigne, la recherche déjà entreprise aux USA et à Hanovre depuis plusieurs années. Toujours du fait de l’interaction de plusieurs gènes, il n’est pas certain qu’un test génétique se révèle totalement discriminatoire. Il faut donc appliquer les directives issues de recherches du docteur Stain qui consiste à favoriser l’expression de la pigmentation et vulgariser les PEA. Il n’est pire sourd qui ne veut entendre !
Vulgariser les PEA :
L’enregistrement des Potentiels Evoqués Auditifs (PEA) reste incontournable en attendant les tests génétiques. Le principe des PEA est d’enregistrer par sélection informatique l’activité électrique de la cochlée, portion de l’oreille interne responsable de la surdité. Le Gen, Groupe des vétérinaires spécialisés en neurologie, à la demande de la Société Centrale Canine, a édité un protocole obligatoire pour tous les vétérinaires habilités à enregistrer les PEA. L’interprétation des courbes d’enregistrement est limpide : il n’y a pas de résultat douteux. Pour chaque oreille, la présence et l’amplitude des ondes I à IV suffisent pour déclarer que l’oreille est sourde ou entendante : c’est la loi du tout ou rien.. Le test n’est par contre pas utilisé ici pour caractériser la finesse de l’audition.
Etudes statistiques :
Le professeur Stain, de la chair de neurologie de l’université de Bâton Rouge en Louisiane, a effectué des études statistiques sur de grands échantillons.
Statut des parents : entendant bilatéral (EB) et ou entendant unilatéral (EU) :
- parents EB X parents EB = 73% EB- 21% EU- 6% SB
- parents EB X parents EU = 59% EB – 30% EU- 11% SB
Il est à noter que les chiens entendant Unilatéraux (EU) possèdent les gènes responsables de la surdité au même titre que le chien Sourd bilatéral (SB) ; c’est simplement un heureux hasard qu’une seule oreille soit atteinte.
IL EST DONC AUSSI CATASTROPHIQUE DE FAIRE REPRODUIRE UN EU QU’UN SB !
Les chiens EU étant très difficiles à identifier, l’enregistrement des PEA est indispensable pour tout reproducteur ; Rappelons également qu’un chien testé EB peut également être porteur des gènes responsables de la surdité et donc les transmettre puisque nous avons à faire à des gènes récessifs.
Sur quoi fonder la surdité ?
En attendant l’apport de la recherche génétique, le test PEA reste incontournable et le restera encore après l’utilisation des tests de 1èregénération de façon à confirmer leur fiabilité et leur sensibilité. Même si le PEA peut être contraignant et coûteux, mê me si il ne permet pas de détecter les porteurs sains, il est indiscutablement très efficace comme le démontre les résultats obtenus grâce à lui en Allemagne et aux Royaume-Uni ! La baisse significative et rapide des taux de surdité passera par le test PEA de tout reproducteur même occasionnel, et celui, si possible, de toutes les portées. Pour poursuivre une lignée, l’idéal reste de choisir un chiot issu d’une portée totalement EB et de ne pas réutiliser des reproducteurs qui produiraient des EU en quantité notable et sans que cela soit au détriment de la construction et du mouvement de recherche des reproducteurs à la pigmentation marquée.
Il serait coupable à l’ère de la reconnaissance et du traitement des maladies génétiques, d’ignorer les données scientifiques incontestables. Pratiquer l’élevage d’une race en sachant qu’un pourcentage significatif de chiots sourds est voué à l’euthanasie, acte éminemment pénible, pose un problème d’éthique qu’il faut accepter de regarder en face. Nous sommes tous responsables. Il dépend de chacun d’entre nous de parvenir à une amélioration significative et rapide, du taux de surdité en attendant l’apport de la recherche génétique.
Source : docteur vétérinaire Dominique Vincent.
Origine de la surdité héréditaire
Le dogue argentin, avec d’autres races dont le fond de robe est blanc connait un pourcentage significatif de surdité héréditaire par insuffisance de pigment au niveau de certaines cellules de l’oreille interne. Un chien sourd bilatéral (Sb, donc sourd des deux oreilles) est un handicapé majeur imposant un mode de vie très contraignant, notamment pour les mâles. Un chiot SB peut et doit être reconnu à l’élevage. Un chien EU (entendant unilatéral, donc sourd d’une oreille), passe pour un observateur moyen, cette surdité passe inaperçue car le chien mène une vie tout à fait normal, un très léger retard à la localisation de certains bruits pouvant parfois être noté.
L’origine de cette surdité est à rapporter à la sélection excessive sur le manteau blanc qui fait naître à peu près 5% de chiots SB (sourd bilatéral), chez le dalmatien, candidats à l’euthanasie. C’est inacceptable. Le manteau blanc est déterminé par le gène spéculatif (pas encore identifié chimiquement) SW, S comme « self » =totalement et W comme « white » = blanc, nommé en français gène de la « panachure envahissante ». L’adjectif « envahissant » est tout à fait parlant car ce gène sort, si on peut dire, du rôle qu’on attendait de lui : il ne se limite pas à déterminer le manteau mais étend son action au niveau de l’oreille interne.
Depuis 1991, les travaux du Docteur Stain de l’université de Bâton Rouge en Louisiane montrent, par l’étude statistique conjointe des pedigrees et des résultats des potentiels évoqués Auditifs (PEA) sur de grands effectifs que la surdité est directement liée à la capacité du gène SW à s’exprimer en fonction de l’influence, facilitatrice ou inhibitrice, qu’auraient sur lui probablement plusieurs autres gènes (polygènes).
Sélection et surdité :
Il n’est pas nécessaire de connaitre la localisation des gènes responsables pour les éliminer. Il faut garder présent à l’esprit que la recherche des gènes responsables, du fait de la complexité du déterminisme présumé polygénique, ne portera probablement pas ses fruits à court terme. En témoigne, la recherche déjà entreprise aux USA et à Hanovre depuis plusieurs années. Toujours du fait de l’interaction de plusieurs gènes, il n’est pas certain qu’un test génétique se révèle totalement discriminatoire. Il faut donc appliquer les directives issues de recherches du docteur Stain qui consiste à favoriser l’expression de la pigmentation et vulgariser les PEA. Il n’est pire sourd qui ne veut entendre !
Vulgariser les PEA :
L’enregistrement des Potentiels Evoqués Auditifs (PEA) reste incontournable en attendant les tests génétiques. Le principe des PEA est d’enregistrer par sélection informatique l’activité électrique de la cochlée, portion de l’oreille interne responsable de la surdité. Le Gen, Groupe des vétérinaires spécialisés en neurologie, à la demande de la Société Centrale Canine, a édité un protocole obligatoire pour tous les vétérinaires habilités à enregistrer les PEA. L’interprétation des courbes d’enregistrement est limpide : il n’y a pas de résultat douteux. Pour chaque oreille, la présence et l’amplitude des ondes I à IV suffisent pour déclarer que l’oreille est sourde ou entendante : c’est la loi du tout ou rien.. Le test n’est par contre pas utilisé ici pour caractériser la finesse de l’audition.
Etudes statistiques :
Le professeur Stain, de la chair de neurologie de l’université de Bâton Rouge en Louisiane, a effectué des études statistiques sur de grands échantillons.
Statut des parents : entendant bilatéral (EB) et ou entendant unilatéral (EU) :
- parents EB X parents EB = 73% EB- 21% EU- 6% SB
- parents EB X parents EU = 59% EB – 30% EU- 11% SB
Il est à noter que les chiens entendant Unilatéraux (EU) possèdent les gènes responsables de la surdité au même titre que le chien Sourd bilatéral (SB) ; c’est simplement un heureux hasard qu’une seule oreille soit atteinte.
IL EST DONC AUSSI CATASTROPHIQUE DE FAIRE REPRODUIRE UN EU QU’UN SB !
Les chiens EU étant très difficiles à identifier, l’enregistrement des PEA est indispensable pour tout reproducteur ; Rappelons également qu’un chien testé EB peut également être porteur des gènes responsables de la surdité et donc les transmettre puisque nous avons à faire à des gènes récessifs.
Sur quoi fonder la surdité ?
En attendant l’apport de la recherche génétique, le test PEA reste incontournable et le restera encore après l’utilisation des tests de 1èregénération de façon à confirmer leur fiabilité et leur sensibilité. Même si le PEA peut être contraignant et coûteux, mê me si il ne permet pas de détecter les porteurs sains, il est indiscutablement très efficace comme le démontre les résultats obtenus grâce à lui en Allemagne et aux Royaume-Uni ! La baisse significative et rapide des taux de surdité passera par le test PEA de tout reproducteur même occasionnel, et celui, si possible, de toutes les portées. Pour poursuivre une lignée, l’idéal reste de choisir un chiot issu d’une portée totalement EB et de ne pas réutiliser des reproducteurs qui produiraient des EU en quantité notable et sans que cela soit au détriment de la construction et du mouvement de recherche des reproducteurs à la pigmentation marquée.
Il serait coupable à l’ère de la reconnaissance et du traitement des maladies génétiques, d’ignorer les données scientifiques incontestables. Pratiquer l’élevage d’une race en sachant qu’un pourcentage significatif de chiots sourds est voué à l’euthanasie, acte éminemment pénible, pose un problème d’éthique qu’il faut accepter de regarder en face. Nous sommes tous responsables. Il dépend de chacun d’entre nous de parvenir à une amélioration significative et rapide, du taux de surdité en attendant l’apport de la recherche génétique.
Source : docteur vétérinaire Dominique Vincent.